Un stage captivant!

Consacrer 3 jours à un stage est une très belle aventure !
C’est aller à la rencontre avec une personnalité artistique, c’est endosser humblement le rôle d’apprenant et c’est aussi partager la vie d’un groupe de personnes enthousiastes qui ont la même envie d’évoluer et de découvrir.

Cette fois, c’est Théo Sauer très connu dans le monde de l’aquarelle qui était notre «maître».

Le maître et son disciple!

Dans les revues spécialisées, de nombreux articles élogieux présentent son excellent travail; il participe très régulièrement à de nombreux salons et expositions, il partage ses compétences lors de stages et a même œuvré à la création de livres sur l’aquarelle. C’est une très belle référence : merci à l’AFB* !

Ce que j’aime particulièrement dans son travail, ce sont les thèmes et les matières. Bon photographe, il part à la recherche de sujets insolites dans les friches, les paysages, les propriétés abandonnées… Il y saisit les contre-jours, de fenêtres, de vieux établis ayant bien servis, des objets les marques du temps … Il parvient à capter les lumières qui claquent et contrastent avec les ombres franches.

Une serre à contre-jour… sujet de prédilection!

À Vedrin, nous avons eu la chance d’apprécier «en vrai» quelques-unes de ses aquarelles et c’est du pur bonheur! Tout y est : la spontanéité, la maîtrise des couleurs et des techniques, les détails d’une grande finesse, le rendu des matières, de la profondeur… Vraiment, les amis, je suis fan!!!

De plus, ce qui ne gâche rien, nous avons eu l’aubaine de rencontrer un homme discret, souriant, généreux, bienveillant avec tous !

Comme entrée en matière, Théo nous a présenté son matériel de base.
Rien de sophistiqué : du bon papier (Lana satiné/300g), une grande palette remplie de couleurs bien pigmentées, quelques pinceaux dont des Escoda…

Mais ce qui nous fascine le plus, ce sont «ses bizarres» ! À la fois pour peindre et pour placer le drawing gum sur le papier sec, il emploie par exemple de petits papiers pliés en 2, des planchettes…
Avec le masque liquide, il est super créatif : il le dilue, l’asperge, le projette, le gratte, le sculpte …
Ces réserves originales donneront plus tard toutes sortes d’effets bluffants de réalisme !

Pour la composition de ses aquarelles, c’est aussi simple qu’efficace : il utilise le nombre d’or.

Pas besoin de formules mathématiques compliquées : c’est super simple à appliquer!
On divise la largeur en 2, puis encore 2x en 2, bref, on divise la largeur en 8. On fait la même chose dans le sens de la hauteur. L’intersection des 3/8 (sens horizontal et vertical) sont des points stratégiques où placer un centre d’intérêt.

> Premier sujet

Pour cette « mise en pinceaux », Théo nous propose de partir d’une photo de bouleaux. 
Le sujet n’est pas trop compliqué du point de vue formes ou matières et permet d’appliquer ses techniques de façon progressive…

Après une analyse détaillée de l’image et de l’organisation du travail, nous nous lançons :
1) Crayonné
2) Drawing gum : …toujours se poser la question «Pourquoi je protège? »
3) Travail de la base mouillée (wet on wet)
4) Séchage léger 
5) Travail des matières et des couleurs générales suivant le cycle de l’eau
6) Séchage complet (le papier doit sonner!)
7) Retirer le drawing gum
8) Travailler les zones découvertes, les détails, les petites choses contrastées
9) La finalisation : donner quelques touches de couleurs vives et lumineuses…

Ambiance du stage

Nous appliquerons cette suite séquentielle pour chaque aquarelle avec bien sûr des variantes spécifiques à chaque sujet. Je vous l’ai écrit : l’artiste n’est pas avare de conseils, d’astuces techniques en tout genre.

Voici ma première réalisation :

> Deuxième sujet

Pour ce second challenge, nous choisissons une photo représentant un vieux compteur tout rouillé protégé par une petite tôle sur un mur de brique,…
Pas mal de matières différentes, de la perspective, des ombres… Un réel défi! mais un régal pour moi qui adore toutes ces matières et ces couleurs!

Théo en pleine démonstration

Ma réalisation :

> Troisième aquarelle

Nous avons bien hésité pour ce dernier sujet mais c’est celui que je préférais qui a été élu : un escalier de pierre qui s’élève vers la lumière dans une forêt mystérieuse.
L’occasion de travailler des végétaux, de la pierre et de créer une l’ambiance globale…

Pour cette aquarelle, je me suis bien débattue avec le drawing gum : j’en avais mis beaucoup de trop!
mais avec l’aide de Théo, j’ai pu en venir à bout.

Nous avons aussi expérimenté un grand glacis et les rais de lumière tout à la fin… Ce n’est pas évident de recouvrir tout son travail d’aquarelle foncée, mais nous l’avons fait!

Quand je regarde mon travail aujourd’hui, je ne suis pas mécontente du tout!!!

Conclusion

L’ambiance de ce stage a été très conviviale du premier au troisième jour.
Ce qui est très gai aussi dans ce genre d’expérience, ce sont bien sûr aussi les échanges et les connivences avec les autres participants. Chacun partage ses tuyaux pour trouver du matériel de qualité, ses choix de couleurs, ses expériences… 

C’est une grande chance de pouvoir s’offrir ce temps pour enrichir son art !

Je terminerai en remerciant les organisatrices de l’AFB (*Aquarellistes Francophones de Belgique) : Marie-Jeanne, Geneviève et Michèle ; Théo Sauer pour sa grande disponibilité et le partage de ses compétences ; et tous les participants qui ont vécu avec moi ces 3 jours captivants !