Un stage enthousiasmant !

Si vous connaissez mes aquarelles, vous aurez certainement constaté que je travaille principalement sur papier sec.

J’aime contrôler de petites surfaces pour rendre les matières, les ombres et lumières les plus réalistes possible.
Travailler dans le mouillé n’est pas nécessairement ma tasse de thé… Je ne suis pas comme mes copines Marie-Cécile et Ingrid dont j’admire la spontanéité et qui adorent mettre plein plein d’eau pour laisser jouer les pigments…

Mais voilà, mon petit groupe du samedi matin me pousse à sortir de ma zone de confort et puis même mieux à l’agrandir!!! Je préfère nettement cette expression!

C’est ainsi que je me suis inscrite au stage d’Annick Malotaux à l’École d’Aquarelle Namuroise ces 16 et 17 août pour découvrir ce qui reste pour moi un mystère : les pigments qui circulent librement au fil de l’eau.

Le premier sujet proposé «Anse de Pellinec» nous vient, comme son nom l’indique, de Bretagne. Magnifique région qu’Annick affectionne particulièrement.

Préparer le papier

Après avoir dessiné sommairement la baie, nous protégeons la petite maison et le bateau au drawing gum.

Ensuite, nous passons à l’étape du détrempage… Il est important de bien mouiller son papier en commençant par le verso pour le plaquer sur sa plaque hydrofuge. Elle peut être en verre, en bois marin mais le mieux reste le plexiglas.

Le papier requis pour ce genre de technique doit être 100% coton pour bien réagir à toute cette humidité.

Nous laisserons gentiment le papier se détendre et observerons le cycle de l’eau qui sèche assez vite car il fait un peu chaud cet été…

Préparer les couleurs

Annick prépare un très beau bleu profond en mélangeant du Cobalt avec de la Terre Ombre Brûlée(Tob) et une pointe de Rose Permanent pour casser l’effet de vert…

Elle évite le Cramoisi d’Alizarine car elle trouve que les pigments de cette couleur sont trop «véloces» : ils jouent tout seuls et se séparent des autres…

Sa couleur est crémeuse, elle ne coule pas.

Le ciel

L’aquarelliste pose la couleur très pigmentée par petite touches dans un coin du papier et continue par légers traits en vidant progressivement son pinceau vers les zones plus claires.

À l’aide d’un pinceau estompeur sec (genre pinceau de maquillage pour blush à poils tout doux), elle fond les traits pour donner de la douceur aux nuages.

Pour enlever certaine traces, elle utilise un pinceau humide essoré.

Après avoir réalisé ceci à notre tour, nous laissons sécher un peu…

Arrière-plan

Pour peindre les arbustes dans le lointain, Annick crée un vert bleuté et travaille conjointement avec un pinceau humide et un pinceau sec.

Quelques couronnes d’arbres sont plus précises et les verts se réchauffent de plus en plus vers l’avant-plan.

Il ne faut pas hésiter à remouiller de temps en temps avec un spray ou même un brumisateur…

Les rochers

On remouille encore tout en commençant par le verso… et zou!!!

C’est un mélange de Tob + un peu d’outremer qui sera la base de notre couleur de rochers. Là je retrouve une technique que je connais bien : je mouille la zone, je pose la couleur et j’enlève l’excédent pour créer la zone de lumière et le relief.

Nous réaliserons successivement les rochers, les herbes et les zones d’eau. Pour celles-ci, nous travaillerons dans le sens horizontal en veillant à ce que les traces  du pinceau soient bien rigides.

Le sable

Là, nous remouillons la zone et fabriquons une couleur à base de blanc de titane, de Tob et d’une pointe de bleu de cobalt.
Il faut veiller à la perspective des traces dans le sable…
Pour donner de la matière à l’avant-plan, nous ferons quelques «spitures» qui se fonderont à certains endroits dans l’humide.

Maison et bateau

Nous terminons notre aquarelle en ôtant le drawing gum de la petite maison et du bateau…
C’est pour moi la partie que je préfère, ça donne de la vie à la composition et du relief par les tons tranchés.

Le lendemain, nous réalisons une autre vue de Bretagne avec un ciel un peu plus complexe. J’ai bien aimé créer le ciel, mais globalement je ne m’y suis pas tellement retrouvée dans le sujet de cette aquarelle.

Personnellement, il est très difficile pour moi de refaire une aquarelle au départ d’un modèle qui est déjà une aquarelle…
Je préfère de loin partir d’une photographie et sélectionner moi-même ce que j’ai envie de mettre en valeur ou pas… C’est d’ailleurs comme cela que je fonctionne dans mes ateliers de Techniques Artistiques : je fais la démo technique et ensuite chacun•e peut interpréter à sa manière le document photo. 

Même si ce ne sont pas des sujets et une technique que je pratique habituellement, j’ai particulièrement apprécié la pédagogie d’Annick Malotaux, sa connaissance des couleurs et de leurs pigments, son niveau technique et bien sûr sa bienveillance!

En stage, je veux rester souple et travailler le plus exactement possible comme l’artiste nous le montre. Cela me permet de mieux apprendre … j’ai tout le temps ensuite de laisser décanter mes acquis et de m’exprimer à ma façon…

Lors de ce stage à Namur, nous étions un groupe d’un très bon niveau, très sympathique et pro-actif : avec 2 super copines Marie-Cécile et Isabelle!!!
Oui, je retournerai avec plaisir à cette célèbre Ecole d’Aquarelle Namuroise pour découvrir d’autres techniques et d’autres pratiques artistiques!!!

Qui m’accompagnera cette fois?