Refusé•e !
C’est ce qui m’est arrivé cette année lors de la sélection pour le Salon International de l’Aquarelle d’Uckange 2025…
Misère, quelle désillusion !
Il me semblait pourtant que mes aquarelles étaient réussies : j’avais choisi des sujets qui me plaisaient et me semblaient sortir de l’ordinaire, je m’étais appliquée et y avais mis tout mon cœur durant les très nombreuses heures de leur exécution…
Et en plus, j’étais fière du résultat :
Pour vous dire, quelques jours après avoir envoyé mon dossier, j’ai commencé à consulter impatiemment mes mails dans l’espoir de recevoir la réponse des organisateurs.
J’aspirais tant à participer à cet événement !
Ce n’était pas la première fois que je leur envoyais mes aquarelles et j’avais toujours été sélectionnée.
Pour avoir été sur place l’année dernière, je peux vous assurer que l’équipe d’Uckange est super sympathique, que la sélection présentée est de qualité dans une salle bien lumineuse et enfin, que le discours du maire lors du vernissage ne manque pas d’intérêt humoristique !
Bref, j’avais envie d’y retourner aussi avec mes collègues et amis de l’École d’Aquarelle de Namur.
Mais, le verdict est tombé :
L’avis du jury est souverain : pas de droit de recours ici !
Il n’empêche que la première réaction est de croire à une erreur. Ce n’est pas possible : ils n’ont pas vu mon travail, comment n’y ont-ils pas été sensibles ?
Ensuite, je me suis sentie meurtrie, humiliée et mon cœur s’est resserré…
Et puis, il faut se faire une raison et accepter en se recentrant sur l’essentiel :
- ce que j’ai peint me plaît : j’adore les sujets, les couleurs et les matières
- j’ai bien appris en réalisant ces aquarelles
- c’est une expérience de vie qui me fera grandir
Gérer sa frustration
«Rien n’est jamais acquis» disait Bonne-Maman et elle avait raison.
Et sans vouloir comparer ma déception au crève-cœur qu’il a dû ressentir, je pense à Pierre Niney – dont je suis une grande fan – revenu les mains vides des Césars…
Il méritait tellement le prix du meilleur acteur vu son énorme investissement physique et psychologique pour son rôle d’Edmond Dantès dans le film «Le Comte de Monte-Cristo».
Des heures d’entraînement, des prises et pertes de poids, des heures harassantes de maquillage, une préparation méticuleuse de l’interprétation et un investissement sans faille dans chaque scène tournée et ce, durant 80 jours…
Il fallait le faire !
ll n’a rien dit sur le moment mais j’admire sincèrement la classe de sa réaction sur un de ses réseaux :
Voyons ce qui en est pour mes aquarelles non retenues :
> Analyser sereinement
Ça, je le fais depuis toujours !
Dans un carnet, je note régulièrement ce que j’ai appris en réalisant mes aquarelles. Cette pratique réflexive me vient de l’enseignement car je ne manquais jamais de relever les pistes d’amélioration après mes propres leçons et je les consignais dans un beau cahier Clairefontaine.
Quand je corrigeais les travaux de mes étudiants, je notais méticuleusement les points faibles à améliorer et chacun pouvait venir me trouver pour avoir des explications. Certains se contentaient des points mais ceux qui venaient savaient exactement comment progresser.
Qu’en est-il pour mes aquarelles non retenues ?
• Commode ensoleillée :
Le dessin n’était pas très compliqué et je l’ai réalisé directement sur mon papier Arches.
J’ai pris beaucoup de plaisir à peindre la commode et ses effets de matières.
Mais j’ai aussi chipoté : un jour au soir, je n’ai rien trouvé de mieux que de rectifier les valeurs alors que j’étais fatiguée et que ma table n’était pas correctement éclairée.
Résultat : barbouillage – pas bien – que j’ai dû corriger le lendemain matin !
Pour le fond, ça a été une autre paire de manches : j’ai bien galéré avec mes glacis…
Il est possible que ce soit un de ces éléments qui n’a pas plu au jury.
Quand je regarde la photo de mon aquarelle, je vois des directions dans les matières du fond qui ne me plaisent pas…
• Chien assis :
J’ai aussi beaucoup chipoté pour le fond et la lumière venant de la fenêtre !
Par contre, j’aime beaucoup mon petit animal travaillé sans surcharges.
• Les photos envoyées :
Les photos que j’ai prises avec mon nouveau GSM sont très contrastées et ont accentué les effets de matières rendant mes aquarelles beaucoup plus dures qu’elles ne le sont en réalité.
Je ne l’ai pas remarqué tout de suite… C’est en les envoyant à ma copine Anne-Christine que j’ai remarqué ce détail.
Il faudra que j’y sois attentive pour les autres soumissions et j’espère que ça ne jouera pas en ma défaveur pour d’autres expositions…
> Proposer des pistes
Recevoir un mail laconique avec un texte impersonnel n’apporte rien à l’artiste qui a travaillé avec cœur et enthousiasme et désire progresser.
Ce serait beaucoup plus constructif de recevoir une justification de la sanction.
Si un jour, je devais organiser une exposition et/ou présider un jury, voilà comment je m’y prendrais :
- Je préparerais une fiche par participant non retenu avec un tableau reprenant les critères de sélection
- Lors de la réunion de délibération, je désignerais un•e secrétaire qui prendrait note au vol
- Je veillerais à ce que cette fiche soit envoyée à l’artiste non retenu.
L’artiste comprendrait mieux pourquoi ses aquarelles n’ont pas été retenues et saurait quels points améliorer pour la prochaine fois !
Je le reconnais humblement, mon passé de prof refait surface et dans la vie, ça ne fonctionne pas comme ça !!!
Au moment d’écrire ces lignes, rassurez-vous, j’ai tout à fait digéré ma déception !
Je vais apprendre à être plus détachée de l’avis d’un jury : on ne peut pas plaire à tout le monde et ce n‘est vraiment pas grave : mes amis et connaissances apprécient mes aquarelles, le manifestent et ça remplit mon cœur.
Je retravaillerai fort probablement ces sujets, peut-être en plus petit, sur un autre papier en commençant par ce qui est le plus difficile pour moi : le fond.
Je ne veux pas rester sur un échec, je veux progresser dans l’art de l’aquarelle qui me passionne.
Et pour le reste de ma vie, je garderai très certainement de cette expérience cette magnifique détermination de Pierre Niney :
«Vers d’autre rêves !… À très bientôt !»
Rédigé le 5 mars 2025